Description
Les évolutions de la technoscience, mais aussi la réalité sociologique, nous amènent aujourd’hui à une situation au plan éthique si inextricable qu’on peut se demander comment l’humain survivra aux développements technologiques de ce siècle, lesquels sont en train de façonner notre futur.
Longtemps, j’ai pensé que la médecine, la science et ses découvertes étaient au service et pour le bien de l’homme. Aujourd’hui, les questions qui émergent me font douter que cela restera bien longtemps le cas. En m’intéressant à ce vaste sujet du transhumanisme, j’ai le sentiment de voir un prisme aux mille facettes, une pieuvre dont les tentacules se déploient au fur et à mesure qu’on cherche à en comprendre les ramifications, un serpent fuyant qui ne dit pas son nom. L’avalanche de données à saisir est vertigineuse et mène à une certaine confusion.
Les articles de ce magazine offrent deux éclairages différents d’une réalité évolutive, entre celle du médecin de famille d'autrefois, des lois à écrire aujourd'hui ou des défis qui nous attendent demain.
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Ce que la science sait rendre possible n’est pas nécessairement aligné sur le souhaitable. Les progrès scientifiques réalisés ces dernières années interrogent nos cadres habituels de pensée, qu’il s’agisse de la recherche sur l’embryon, sur les cellules souches embryonnaires ou induites, ou encore en matière de génétique. (…) résoudre cette tension entre les propositions de la recherche et répondre aux aspirations de notre société, c’est le cœur même de notre droit de la bioéthique. (…) l’encadrement de la recherche est un travail de funambule, il ne s’agit ni de sacrifier nos valeurs fondamentales à une quête éperdue de savoir, ni de sacrifier l’espoir de développer des thérapies innovantes et de guérir des maladies aujourd’hui incurables à des préjugés qui ne correspondent plus à l’état des connaissances.
Le mépris de l’homme pour ce qui constitue l’être humain fait réfléchir. L’embryon, par exemple, est en train de devenir un matériau de laboratoire aussi anodin qu’une souris, mais ô combien plus utile et prometteur. Nos politiques réfléchissent déjà comment donner accès « à la science d’utiliser des embryons qui ne font plus l’objet d’un projet parental… pour contribuer aux progrès de la connaissance, avant d’être détruits… ». À quand la fabrication d’embryons à seule fin de recherches ?
Quel rôle voulons-nous voir jouer à la médecine ? Sur quel principe se fondent nos valeurs ? Sur quoi se basent nos convictions ? Sur qui repose notre assurance ? La question aujourd’hui est posée à tout croyant.
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